C’est désormais au tribunal que se traitera le différent qui oppose la municipalité de Saint Maime à Madame Valérie SCUITTI, locataire de l’immeuble communal et propriétaire du fonds de commerce de l’Auberge des Quatre Reines.
Résumons : la commune a hérité des murs dans lesquels Madame SCUITTI exerce son commerce. En 2004, Madame Valérie SCUITTI et son époux Émile (décédé depuis), ont voulu faire classer leur Auberge en « Auberge de Pays ». Des travaux de rénovation étaient exigés pour atteindre cet objectif : la Mairie, en tant que propriétaire, en a pris en charge une partie (rénovation de façades, renforcement de planchers…) pour un montant d’environ 74 000 € (dont 64 000 € de travaux effectifs). Le Maire prétend avoir pour cela suivi totalement les prescriptions de l’architecte mandaté par la famille SCUITTI.
La famille SCUITTI, de son côté, a réalisé pour plus de 250 000 € de travaux, dont la mise aux normes de l’installation électrique, la réfection des sanitaires du restaurant, les revêtements de sol, la réfection de 4 chambres avec portes coupe-feu, belles salles de bain, etc.
Là où le bât blesse, c’est que le projet prévoyait la réfection de 8 chambres. Or, après le démarrage du chantier, les travaux ont été arrêtés.
Pourquoi ? Les responsables municipaux sont-ils allés constater un problème sur ce chantier et les raisons de cet arrêt ? Aux dires de la gérante, il semble bien que non.
Ensuite les mois et les années ont passé. Le Maire a changé, le conseil municipal a été renouvelé en 2008. Et voilà qu’en 2012, le nouveau Maire fait voter par le conseil l’autorisation d’ester en justice contre Madame SCUITTI, sous prétexte qu’elle dégrade le bien communal ! Refusant d’aller constater l’état des lieux, comme Jacques THOMAS, conseiller municipal, le suggérait, il met en demeure Madame SCUITTI de se présenter à la Mairie. Celle-ci refuse, invitant le Maire à venir constater sur place la raison de l’arrêt des travaux. Au lieu de cela, ni le Maire ni l’adjoint aux travaux ne se déplacent et la plainte contre Madame SCUITTI est lancée.
L’avocat de la Mairie étant de Marseille, mais l’affaire devant être plaidée dans le 04, le conseil est dans l’obligation de voter en novembre une rallonge d’honoraires de 500 € pour un avocat de Digne qui ne plaidera même pas ! Jacques THOMAS a été le seul à s’abstenir…
Qu’en est-il en fait ? Le débat du conseil municipal du 7 décembre n’a pas apporté beaucoup de clarté dans cette affaire ! Madame SCUITTI prétend que les travaux n’ont pu être réalisés compte tenu de l’état désastreux de la toiture : tuiles poreuses, fuites d’eau régulières (semble-t-il réparées au coup par coup par l’entrepreneur envoyé par la Mairie).
L’adjoint aux travaux, qui dit mandater l’entrepreneur chaque fois qu’il y a une fuite, est-il allé voir sur place ? Il a déclaré que non ! S’est-il inquiété auprès de l’entrepreneur de l’état de la toiture et de la possibilité de reprendre les travaux ? Non plus !
Bref, il n’est pas certain que la procédure judiciaire ait été engagée par la Mairie sur des bases saines. En tout cas, on peut dire que le dialogue n’a pas prévalu ! Et le risque est de voir la commune condamnée, s’il est avéré que la municipalité n’a pas rempli ses obligations de propriétaire et a accusé à tort.
Dans ce cas, ce serait au contribuable de payer les pots cassés, ainsi que – semble-t-il – l’inévitable réfection de la toiture !