Les pleins pouvoirs pour Manosque dans la future Communauté d’agglomération ?

En l’état actuel des choses, il semble bien que la Communauté d’agglomération DLVA (Durance, Luberon,Verdon Agglomération) sera entérinée par le Préfet fin décembre 2012 et sera donc effective au 1er janvier 2013.
Les statuts de cette Communauté d’agglomération semblent avoir été approuvés par une majorité de Communes, bien que la presse locale, tout en faisant mention des discussions et contestations soulevées dans différentes communes, se soit abstenue de donner les résultats des votes !

Nous nous sommes aperçus qu’un élément important du fonctionnement de cette future Communauté n’avait jamais fait l’objet d’explications, encore moins de discussions : la minorité de blocage au sein du Conseil communautaire.
En effet, le Code Général des Collectivités Territoriales précise, dans son article L5211-5, les dérogations à la règle de la majorité qualifiée pour les décisions du Conseil communautaire. En l’occurrence, pour tout ce qui relève de la création, des modifications de périmètre, de la représentation des communes, des transferts de compétences, de la définition des compétences d’intérêt communautaire et des modifications statutaires, « la majorité doit inclure la commune dont la population est supérieure à la moitié de la population concernée ou, à défaut, la commune dont la population est la plus importante« .
Dans le cas de la DLVA, il s’agit bien entendu de la Commune de Manosque.

Qu’est-ce que cela signifie ?
Tout simplement que, pour la plupart des décisions, la commune de Manosque disposera d’une minorité de blocage ! Bien que ne disposant que de 15 sièges sur 60 ou plus (après les élections municipales de 2014), les élus de Manosque pourront s’opposer à toute décision qui obtiendrait l’accord de toutes les autres communes mais qui ne lui conviendrait pas.
Au mieux, les élus de Manosque pourront négocier leur accord en imposant leurs conditions pour la mise en œuvre de la décision.

On voit que, contrairement à toutes les promesses qui ont été faites pour attirer dans la nasse les petites communes comme Saint-Maime, il ne fait aucun doute que celles-ci n’auront aucun droit de parole au sein du Conseil communautaire sauf s’il s’agit d’approuver les projets proposés par Manosque. Bref, la « Commune Centre » disposera des pleins pouvoirs pour concrétiser les énormes ambitions manosquines, même si c’est au détriment des petites communes marginales comme Saint-Maime…

Enquête publique sur le Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT)

Les habitants de Saint Maime sont invités à participer à l’enquête publique sur le projet de Schéma de Cohérence Territoriale de la région de Manosque qui recouvre en fait le périmètre de la future Communauté d’Agglomération de Manosque.
Ils peuvent consulter le dossier et rédiger leurs remarques en Mairie de Saint Maime du lundi 8 octobre au vendredi 9 novembre 2012. Le commissaire enquêteur sera présent en Mairie le lundi 15 octobre de 14 h à 17 h pour répondre aux questions et enregistrer les remarques de la population.

Pourquoi participer à l’enquête ?
Le Schéma de Cohérence Territoriale ou SCOT définit sur le long terme les contraintes d’aménagement qui s’imposeront aux communes membres de la Communauté d’Agglomération. Il prévaudra sur les Plans d’occupation des Sols (POS) et Plans Locaux d’Urbanisme (PLU). Mais il ne concerne pas que le foncier : il décrit tous les aspects de l’environnement socio-économique du territoire, l’environnement et les risques naturel et industriel, l’aspect des villages, la dynamique sociale, les transports, etc. Bref, tout ce qui fera notre mode de vie pour les 15 ou 30 ans à venir… « Il fixe les orientations générales de l’organisation de l’espace et détermine les grands équilibres entre le développement urbain, les milieux naturels et agricoles ou forestiers… »

Il s’agit donc de se prononcer sur le « Document d’orientations générales » approuvé les yeux fermés, dans sa version provisoire de 63 pages, par le Conseil municipal de Saint Maime le 12 juin 2012 alors que ce document n’avait été communiqué aux membres du Conseil que la veille de la réunion et que la plupart des votants ne l’avaient pas lu ! (Pour ces raisons, Jacques Thomas, élu de Saint Maime, a refusé de prendre part au vote).

Si la plupart des « PRESCRIPTIONS » et « RECOMMANDATIONS » de ce document vont dans le bon sens, comme la préservation des terres agricoles ou le contrôle du développement de l’urbanisation, certaines peuvent constituer des encouragement au n’importe quoi. Par exemple, pour Saint Maime, « Intégrer la D13 par un aménagement plus urbain… » Faut-il voir là un encouragement au bétonnage des abords de la D13 dans la traversée du village ?

De même, ce schéma encourage au développement de l’éolien et se décharge sur la loi qui prescrit des ZDE (Zones de développement de l’éolien) dont on sait qu’elle ouvre la quasi totalité de notre territoire à l’implantation de grandes éoliennes par des groupes financiers qui se moquent bien de préserver la valeur touristique de nos paysages (voir les problèmes posés à Puimichel) !

Nous devons donc demander des corrections sur ce schéma pour n’en conserver que les aspects positifs (qui sont nombreux) et supprimer tout ce qui est trop vague ou potentiellement néfaste pour l’avenir. Nous devons être nombreux à lire ce document et à réagir ! Lorsque le document aura été accepté, il sera trop tard pour se plaindre…