A Saint-Maime, de nombreux jardins comprennent des haies de buis, taillées ou libres. Elles sont aujourd’hui menacées par un ravageur venus récemment d’Asie : la pyrale du buis (Cydalima perspectalis ou Glyphodes perspectalys).
Les chenilles de ce papillon de nuit font cette année des ravages considérables dans les buis, notamment les buis taillés en topiaires, mais aussi les haies de toutes sortes.
Il s’agit d’une espèce invasive, qui figure depuis 2008 sur la liste d’alerte de l’Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes (OEPP, 2007). Elle fait l’objet d’une obligation de lutte de la part des propriétaires qui en découvrent chez eux.
Les symptômes
Il est facile de détecter la présence des chenilles pendant et après l’attaque, car elles s’entourent de soies (semblable à des fils d’araignées) pour se protéger des oiseaux.
A ce jour (24 mai 2015), la première attaque est terminée : on ne voit plus de chenilles mais les soies se remarquent très bien, accompagnées souvent des abondants excréments des chenilles.
Les dégâts sont variables : une partie des rameaux de buis, en particulier les jeunes pousses, ont perdu toutes leurs feuilles. l’arbuste pourra s’en remettre si l’on prévient les attaques futures. Souvent, la plante entière a été totalement dévorée et les rameaux se dessèchent : le risque que la plante ne survive pas est élevé.
Au 1er juin 2015 de nouveaux papillons ont été capturés à Saint-Maime (voir photo ci-dessous). Il convient de surveiller régulièrement les végétaux pour traiter dès l’apparition des premières chenilles.
Le ravageur
Lorsqu’elles sont présentes, les chenilles sont faciles à repérer car elles sont assez grandes (environ 2,5 cm) d’un vert brillant ponctué de taches noires et avec une tête noire. Le papillon, d’un blanc nacré, ne sort que la nuit et se cache le jour au plus profond du feuillage.

Le papillon de la Pyrale du buis présente des reflets nacrés. Très discret, il est assez difficile à observer car il se cache, le jour, au sein de la végétation.
Comment lutter ?
Nous l’avons dit, la lutte contre ce ravageur qui met en péril les buis de toute la France (et même de l’Europe) est obligatoire.
Plusieurs moyens de lutte existent :
- lorsque les attaques sont peu importantes, on peut enlever les chenilles à la main car elles ne sont pas urtiquantes (contrairement aux chenilles de processionnaire du pin). Mais cette opportunité est rare, car lorsqu’on découvre les chenilles elles sont la plupart du temps présentes par milliers !
- l’utilisation d’insecticide : en traitement d’urgence, c’est la seule solution envisageable. Plusieurs insecticides à base de pyréthrinoïdes sont disponibles sur le marché : ils agissent immédiatement et certains peuvent contenir un produit à effet plus durable. Il est préférable d’utiliser un insecticide plus écologique à base de Bacillus thuringiencis : une bactérie qui reste sur les feuilles et qui ne s’attaque qu’aux chenilles, sans danger pour leurs prédateurs naturels. On en trouve dans toutes les bonnes jardineries.
- la prévention avec les pièges à phéromones : à suspendre au plus proche des buis à protéger, une capsule de phéromone attire les papillons mâles qui se noient dans le piège, empêchant la reproduction. On peut se procurer ce genre de piège via Internet : Toutpourlesnuisibles.com/
- La mise en quarantaine avec les filets de protection : un filet anti-insectes placé sur les buis pourra les protéger s’ils n’ont pas encore été attaqués (ce qui est peu probable) et surtout empêchera les papillons, s’ils sont présents ou si des chrysalides sont présentes, de s’échapper et pondre sur les buis voisins. On trouve également ce genre de filet en jardinerie.

Les pièges à phéromones sont suspendus au-dessus des buis à protéger et remplis d'eau additionnée de liquide vaisselle ou de savon noir. La capsule de phéromones située dans le petit réceptacle grillagé visible en partie supérieure attire les mâles qui finissent par se noyer dans le récipient inférieur.
Plus de 200 mâles piégés en 2015 !

De l'eau et un peu de liquide vaisselle suffit à détruire les papillons attirés par les phéromones de la femelle
ATTENTION : même si vous ne voyez plus de chenilles sur vos buis, ne vous croyez pas à l’abri : plusieurs générations de papillons se succèdent au cours de l’été et jusqu’en septembre. Observez régulièrement vos buis et intervenez dès l’apparition de la première chenille !
Si vous placez des pièges à phéromones, les capsules de phéromones doivent être remplacées régulièrement : suivez les conseils du fournisseur.
D’où vient ce ravageur ?
La pyrale du buis est originaire d’Asie, vraisemblablement de Chine ou du Japon. Elle est arrivée en Europe en 2007, en Allemagne. Elle a ensuite gagné l’Alsace puis a envahi toute la France. Elle est sans doute présente à Saint-Maime depuis quelques années, mais sa présence est d’abord restée discrète avant d’exploser ce printemps.